La rémunération des influenceurs varie selon leur couleur de peau, leurs cheveux et leur âge

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Selon un rapport, les influenceurs à la peau « très foncée » gagnent en moyenne 45 % de moins que ceux à la peau « claire ».

Les influenceurs de couleur font régulièrement état de la discrimination dont ils sont victimes par rapport à leurs homologues blancs. Mythe ou réalité ? Un rapport de l’agence britannique SevenSix, confirme cette disparité salariale. Plus surprenant, parmi les autres facteurs de discrimination, le rapport pointe celui basé sur le type de cheveux.

Pour en arriver à cette conclusion, SevenSix a interrogé 300 influenceurs au Royaume-Uni de mars à mai 2024 en tenant compte de facteurs tels que l'âge, le handicap et l'origine ethnique. Les répondants se sont identifiés comme arabes, noirs, asiatiques, latinos, mixtes blancs/noirs, mixtes/autres, blancs et autres. L’enquête comprenait des questions sur le montant facturé par les influenceurs pour les publications sponsorisées sur les plateformes telles qu’Instagram et TikTok. « Nous avions besoin de données pour étayer ce que nous avons toujours dit, à savoir que les créateurs à la peau plus claire ou métissée obtiendraient plus de travail que ceux à la peau foncée. », a indiqué Charlotte Stavrou, fondatrice de SevenSix Agency, au média Business Insider. « Je voulais faire très attention à la façon dont nous parlons aux marques parce qu'il ne faut pas les attaquer et dire qu'elles sont partiales, nous avons donc abordé la question sous un angle pédagogique. » ajoute t-elle.

Les influenceurs noirs sont moins bien payés

L’étude a révélé qu’en 2024, les influenceurs noirs étaient payés 34 % de moins que les influenceurs blancs. Un écart qui ne cesse de se creuser, puisqu’en 2022 l’écart était de 22 %. Un chiffre similaire à l’écart de rémunération de 35 % constaté entre les créateurs blancs et noirs aux États-Unis dans un rapport de 2021 de l’Influencer League et du groupe MSL.

Plus un influenceur a la peau claire, plus il gagne d'argent

Selon le rapport de l’agence de marketing d’influence publié le 4 juin, les créateurs ayant un teint « très foncé » gagneraient en moyenne 44,63 % de moins que ceux ayant un teint « clair ». Dans le détail, le rapport révèle également une disparité salariale entre influenceurs de la même « ethnie ». Sur Instagram, par exemple, les influenceurs de l'étude ayant un teint « bronzé foncé » ont gagné en moyenne 955 dollars de moins pour un reel sponsorisé que ceux ayant un teint « clair ».

Le type de cheveux impacte la rémunération des influenceurs

Plus surprenant, pour la première fois, le rapport démontre que les cheveux influent également sur la rémunération. Ainsi, selon les types de cheveux allant de 1 (très droits) à 4C (très bouclés), les influenceurs ayant des cheveux de type 2A ont perçu en moyenne 1163 dollars de plus par publication sponsorisée que ceux ayant un type de cheveux 4B. « Jusqu'à présent, nous n'en avons eu que des preuves anecdotiques. Cette étude prouve enfin l'impact que cela a sur les revenus. », a déclaré Stavrou.

Les données sur la discrimination fondée sur l'âge émergent lentement

Bien que les influenceurs membres de la Gen X, les baby-boomers et les personnes âgées soient largement présents sur des plateformes telles qu’Instagram et TikTok, le rapport révèle là aussi des inégalités en fonction de l'âge mais aussi de la plateforme. Sur TikTok, par exemple, les influenceurs âgés de 18 à 39 ans gagneraient en moyenne 144 % de plus que ceux de + de 40 ans. Un rapport qui s’inverse sur Instagram où les 40-59 ans gagnent en moyenne 400 dollars de plus que les 18-25 ans. L’étude a également révélé que près de 60 % des influenceurs de plus de 40 ans « se sentent traités différemment en fonction de leur âge. »

Comment lutter contre les discriminations salariales entre influenceurs noirs et blancs ?

Enfin, l'agence a également comparé les rémunérations des influenceurs dans une douzaine d’agences de marketing d’influence Britanniques. À nouveau, le constat est sans appel. Par rapport aux influenceurs blancs, les influenceurs noirs gagnent en moyenne 34 % de moins, les influenceurs d’Asie du Sud 30 % de moins, les influenceurs d’Asie de l’Est 38 % de moins et les influenceurs d’Asie du Sud-Est 57 % de moins. Fort de ces constats, pour lutter contre les iniquités salariales persistantes, l’agence SevenSix propose dans son rapport une grille tarifaire (pour chaque catégorie d'influenceurs en fonction de la taille de leur audience et de leur engagement), à appliquer lors de négociations d'accords de partenariat. « Si vous ne payez pas les gens de manière égale, quelle que soit la situation, c'est une forme de discrimination. » déplore Stavrou. Au-delà, cette grille permettra aux influenceurs d’avoir un point de repère sur un système de rémunération pour le moins opaque : « D'après mon expérience, la plupart des influenceurs ne savent pas ce qu'ils devraient facturer. » conclut Stavrou.

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